Santé

L’aluminium dans les déodorants : danger ?

De nombreux déodorants intègrent dans leur préparation des sels d’aluminium. Souvent décriés, ces composants, connus pour leur pouvoir anti-transpirant, commencent à sérieusement inquiéter les scientifiques. Faut-il les bannir ?

Les hypothèses

Le site de l’International Journal of Cancer a publié il y a quelques jours une étude suisse tend à accuser les sels d’aluminium de causer certaines maladies.

En effet, les scientifiques ont remarqué que dans les pays occidentaux, le cancer du sein a augmenté de 20 % entre 2008 et 2013, portant le nombre de cas diagnostiqués dans le monde à 1,7 million et le nombre de décès en 2012 à 500 000. Pour expliquer ce phénomène, plusieurs causes, notamment environnemental ont été évoquées et c’est comme cela que les chercheurs ont porté leur attention sur les sels d’aluminium. Ces composants, présents dans les médicaments antiacides, les vaccins, les additifs alimentaires et les déodorants pourraient être responsables de cette hausse dramatique de cancers.

L’oncologue André-Pascal Sappino, de l’université de Genève, a dirigé les recherches de cette étude. Pour lui, il y a bien une hypothèse selon laquelle les sels d’aluminium des déodorants pourraient atteindre à des doses significatives les cellules de la glande mammaire, car le produit serait appliqué quotidiennement. Ce métal est bien absorbé par la peau humaine, on peut le retrouver dans différents compartiments du sein.

Ces scientifiques avaient déjà révélé il y a 4 ans que des cellules mammaires humaines mises en culture et exposées à l’aluminium in vitro subissaient une modification génétique.

L’expérience

Pour démontrer leurs craintes, ils ont utilisé des souris et les résultats ont été pour le moins dramatiques. Comme l’explique Le Monde : « Ils ont utilisé pour cela des cellules de glandes mammaires de souris mises en culture en présence de concentrations d’aluminium d’un niveau comparable à celui retrouvé dans le sein humain.

Ces cellules ont ensuite été injectées sous la peau de souris appartenant à trois lignées différentes présentant une immunodéficience décroissante, utilisées comme modèle pour le cancer. L’injection de cellules de glande mammaire de souris non exposées au chlorure d’aluminium ne provoque des tumeurs malignes et des métastases que chez les souris hautement immunodéficientes, tandis que celles soumises à l’aluminium en produisent dans les trois lignées. »

Si d’autres tests doivent à présent être effectués sur l’homme, ces conclusions « fournissent des preuves expérimentales supplémentaires que les sels d’aluminium pourraient être des cancérogènes du sein environnemental ».

Le manque de données épidémiologiques concernant l’exposition aux sels ne permet pas aujourd’hui d’aller plus loin et donc de trouver d’éventuelles conséquences sanitaires. Un groupe de travail va toutefois être lancé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire afin de tenter d’évaluer les risques associés.

 

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